Histoire de Montluçon
Préface
C’est aux AMIS DE MONTLUçON que je dédie ce très modeste ouvrage. C’est en prenant connaissance de leur premier effort pour ressusciter le passé de notre ville, que j’ai conçu la nécessité de l’écrire.
A dire vrai, c’est plutôt un plan d’Histoire locale qu’une histoire, mais il m'a semblé qu’il était indispensable de le tracer. Au moment où l’effort patient et avisé des « Amis de Montluçon » fait surgir de l’ombre des siècles disparus des documents nombreux, j’ai cru qu’il était utile de créer un lien à ces documents, de les « situer » dans le temps pour en saisir toute la valeur.
J’ai substitué une méthode nouvelle, synthétique, à la méthode d’analyse chronologique des précédents historiens de Montluçon. Je rends cependant hommage à leur labeur souvent considérable. Il m’a épargné quelquefois de remonter aux sources - comme il faudrait le faire pour un ouvrage plus complet e- et les contradictions mêmes que j’ai trouvées m’ont été un guide précieux pour éviter toutes les données contestables. Je n’ai donc écrit que l’indispensable, ce que nos concitoyens doivent connaitre : les grands aspects successifs qu’a présentés notre vieux Montluçon, et plutôt des esquisses que des tableaux. Un fond, quelques lignes générales et de rares détails de premier plan.
Je me suis préoccupé pourtant - c’est une passion que je ne dissimule point - de saisir la vie des humbles, de connaitre l’âme des foules. Il m’a semblé que le vieux Montluçon ne devait pas seulement être évoqué par son Château et que la salle dorée où la belle Suzanne de Bourbon prodiguait ses caresses à son charmant connétable, ne devait point empêcher de plonger ensuite les regards dans la pauvre échoppe du petit marchand, ni dans l’atelier rempli d’étincelles et de bruit du robuste armurier de Saint-Pierre.
Les vieilles pierres m’ont chanté les refrains de désespérance des manants et des roturiers ; j’ai senti monter en moi, en écho, l’enthousiasme des premiers républicains montluçonnais, et j’ai mis à noter leurs actions un peu de la flamme qui les animait contre l’oppression et l’iniquité.
Mes concitoyens apprécieront. Nous serons vite d'accord, unis par l’amour de notre cité et par la curiosité vive qui nous ramène vers son passé. Notre admirable et malheureux Achille ALLIER écrivait que « les portraits des monuments disparus sont précieux comme ceux de nos ancêtres ».
Et tous, nous tenons à nos ancêtres, surtout à ceux qui ont souffert pour nous conquérir la liberté.
E. M.
C’est aux AMIS DE MONTLUçON que je dédie ce très modeste ouvrage. C’est en prenant connaissance de leur premier effort pour ressusciter le passé de notre ville, que j’ai conçu la nécessité de l’écrire.
A dire vrai, c’est plutôt un plan d’Histoire locale qu’une histoire, mais il m'a semblé qu’il était indispensable de le tracer. Au moment où l’effort patient et avisé des « Amis de Montluçon » fait surgir de l’ombre des siècles disparus des documents nombreux, j’ai cru qu’il était utile de créer un lien à ces documents, de les « situer » dans le temps pour en saisir toute la valeur.
J’ai substitué une méthode nouvelle, synthétique, à la méthode d’analyse chronologique des précédents historiens de Montluçon. Je rends cependant hommage à leur labeur souvent considérable. Il m’a épargné quelquefois de remonter aux sources - comme il faudrait le faire pour un ouvrage plus complet e- et les contradictions mêmes que j’ai trouvées m’ont été un guide précieux pour éviter toutes les données contestables. Je n’ai donc écrit que l’indispensable, ce que nos concitoyens doivent connaitre : les grands aspects successifs qu’a présentés notre vieux Montluçon, et plutôt des esquisses que des tableaux. Un fond, quelques lignes générales et de rares détails de premier plan.
Je me suis préoccupé pourtant - c’est une passion que je ne dissimule point - de saisir la vie des humbles, de connaitre l’âme des foules. Il m’a semblé que le vieux Montluçon ne devait pas seulement être évoqué par son Château et que la salle dorée où la belle Suzanne de Bourbon prodiguait ses caresses à son charmant connétable, ne devait point empêcher de plonger ensuite les regards dans la pauvre échoppe du petit marchand, ni dans l’atelier rempli d’étincelles et de bruit du robuste armurier de Saint-Pierre.
Les vieilles pierres m’ont chanté les refrains de désespérance des manants et des roturiers ; j’ai senti monter en moi, en écho, l’enthousiasme des premiers républicains montluçonnais, et j’ai mis à noter leurs actions un peu de la flamme qui les animait contre l’oppression et l’iniquité.
Mes concitoyens apprécieront. Nous serons vite d'accord, unis par l’amour de notre cité et par la curiosité vive qui nous ramène vers son passé. Notre admirable et malheureux Achille ALLIER écrivait que « les portraits des monuments disparus sont précieux comme ceux de nos ancêtres ».
Et tous, nous tenons à nos ancêtres, surtout à ceux qui ont souffert pour nous conquérir la liberté.
E. M.