Vendanges rouges
Quand les soleils d’été ont produit le mélange
De leurs tons chauds sur la palette des coteaux :
De l’or, du brun, du roux, du rouge et du ponceau,
C’est le temps des belles vendanges.
De leurs tons chauds sur la palette des coteaux :
De l’or, du brun, du roux, du rouge et du ponceau,
C’est le temps des belles vendanges.
Sous le soleil gris et bas, qu’à peine au lointain frange
Une jaune clarté, des hommes vont, par rangs,
Cueillant les lourds raisins d’où s’échappe le sang
Pur et généreux des vendanges.
Une jaune clarté, des hommes vont, par rangs,
Cueillant les lourds raisins d’où s’échappe le sang
Pur et généreux des vendanges.
Ils font, rapidement, une besogne étrange
Admirant chaque grappe avant de l’entasser
Crevant, broyant les grains gonflés, sans se lasser
Du labeur sacré des vendanges.
Admirant chaque grappe avant de l’entasser
Crevant, broyant les grains gonflés, sans se lasser
Du labeur sacré des vendanges.
Mais une vendange a droit à des louanges :
C’est la Mort. Toute seule embrassant les coteaux
D’un regard, elle avance et, laissant les couteaux,
Prend une faux pour les vendanges.
C’est la Mort. Toute seule embrassant les coteaux
D’un regard, elle avance et, laissant les couteaux,
Prend une faux pour les vendanges.
Tandis que, sans la voir, se heurtent les phalanges,
Brusquement elle vient et frappe de grands coups.
Et les beaux gars musclés bientôt gisent partout
Comme les grappes de vendanges.
Brusquement elle vient et frappe de grands coups.
Et les beaux gars musclés bientôt gisent partout
Comme les grappes de vendanges.
Vendanges de la Mort : Sang délayant la fange,
Corps convulsés, blessés râlant. Que ce forfait
Suffise à notre temps ! Que les hommes jamais
Ne revoient les rouges vendanges.
Corps convulsés, blessés râlant. Que ce forfait
Suffise à notre temps ! Que les hommes jamais
Ne revoient les rouges vendanges.
Extrait de « La traîne de pourpre »
Publication : 1915 - Genre : poésie
Editeur : Figuières - rue Corneille - 75 Paris
Imprimeur : Imprimerie Ouvrière - 03 Montluçon
Publication : 1915 - Genre : poésie
Editeur : Figuières - rue Corneille - 75 Paris
Imprimeur : Imprimerie Ouvrière - 03 Montluçon