Son temps
Sa vie
Ernest Montusès écrit son premier texte destiné à la mise en scène en 1914. Le contexte montluçonnais, le Théâtre et la "Société Artistique et Littéraire" de la "Jeunesse Artistique Montluçonnaise" n'y sont vraisemblablement pas étrangers. L'éclectisme de Montusès, tant dans le fond que dans les formes de l'expression est aussi vérifié dans ces productions qui plongent à la charnière historique du Moyen Age à la Renaissance et se nourrissent de l'actualité barbare de la guerre.
Son oeuvre
Deux oeuvres dramatiques seront produites par Montusès.
Contre son Roi : pièce historique en 4 ctes et en vers
Une lueur au seuil : drame relatant le malheur de la guerre de 1914-1918
Contre son Roi : pièce historique en 4 ctes et en vers
Une lueur au seuil : drame relatant le malheur de la guerre de 1914-1918
Contre son Roi
Présentation de la pièce de Montusès inscrite dans le programme de la "Jeunesse Artistique Montluçonnaise" pour les représentations des 22 et 24 avril 1914
Au commencement du XVIème siècle un duc de Bourbon fut si puissant qu'il tint en échec pendant plusieurs années le roi de France.
Or, c'est à Montluçon que fut rédigé le testament qui le rendait héritier des grands territoires que lui ravit la couronne. Notre ville se trouva donc intimement mêlée à un évènement historique d'une importance considérable, puisqu'il marqua les derniers soubresauts de la noblesse féodale étranglée par le pouvoir absolu de la monarchie.
D'autre part l'histoire semble avoir été injuste à l’égard du connétable de Bourbon, qu'on a représenté comme un traître et qui n'est qu'un révolté. C'est l'explication de cette rébellion - et pour tout dire sa justification - que M. Ernest Montusès a écrite dans « Contre son Roi ».
Enfin ce drame historique s'est doublé d'un drame intime, les vieilles pierres de notre Château ducal ont été témoins d'un grand amour et le poète devait être tenté d'évoquer la douce figure de Suzanne.
1er Acte. - Une place du vieux Montluçon, en 1521. Des bourgeois et marchands s'y entretiennent, avec le langage truculent du Moyen-Age, des coutumes locales et des gens du Pays truands et ribaudes. Ils évoquent les guerres antérieures et s’indignent, étant « franc-bourgeois » de l'attitude des rois à l'égard de la ville. Des soldats reviennent d'Italie. Ils font le récit merveilleux du combat de géants de Marignan. Mais Antoine de Lyon, seigneur de Passat, officier grenetier, les fait arrêter par ses archers -et va les faire pendre comme faux-sauniers, quand Bourbon lui-même paraît et leur rend la liberté en mémoire des batailles gagnées ensemble.
Restés seuls, Bourbon confie à Antoine de Lyon son mécontentement de se voir remplacer par Lautrec, (frère de la maîtresse du roi François 1er au gouvernement de Milan.
2ème Acte. - La, chambre de la duchesse Suzanne. Une jeune fille, Yolande, chante aux pieds de la châtelaine un vieil air du pays. Le duc de Bourbon paraît. C'est entre les époux une scène d'amour touchante. Suzanne exhorte le connétable à renoncer aux honneurs, à rester auprès d'elle. Mais arrive Monnétaye des Forges qui rentre de la cour. Il conte les folles prodigalités de François 1er, et son récit réveille la colère dans l'âme de Bourbon. Juste à ce moment on annonce la mère du roi, Louise de Savoie. Elle est amoureuse du connétable malgré ta disproportion de leurs âges et vient le relancer à Montluçon.
3ème Acte. - Une salle du Château. Des pages s'amusent et les seigneurs se font des confidences allant et venant au milieu des préparatifs d'une grande fête en l'honneur de Madame Louise. La duchesse de Bourbon, indisposée, n'y paraît point. Et devant-le connétable et sa royale visiteuse, qui le comble de ses agaceries, le poète Blaise déclame des vers. Mais Suzanne, atteinte d'un mal étrange, peut-être empoisonnée, vient mourir dans les bras de son mari.
Louise de Savoie offre de nouveau son amour au Duc de Bourbon. Celui-ci, terrassé par la douleur, agacé de cette persistance, déconcerte brutalement l'espoir de Madame Louise qui, outragée, se redresse alors et menace le duc de lui enlever tous ses biens.
4ème Acte. - Le malheur aigrit le connétable. La haine du roi et de sa mère lui font craindre les pires représailles. Les seigneurs vont l'abandonner car la féodalité se meurt. Et devant l'antique et immense cheminée, Bourbon se laisse aller au découragement pendant qu'au loin sonne un glas. Mais ses amis lui prodiguent leur sympathie, les bourgeois de Montluçon viennent l'assurer de leur concours.
Alors Bourbon se lève, tant d'injustice l'ont indigné. Il se révolte, il tire son épée et comme le rideau tombe, il lance son défi.
Et maintenant c’est à nous deux, ô roi François !
Or, c'est à Montluçon que fut rédigé le testament qui le rendait héritier des grands territoires que lui ravit la couronne. Notre ville se trouva donc intimement mêlée à un évènement historique d'une importance considérable, puisqu'il marqua les derniers soubresauts de la noblesse féodale étranglée par le pouvoir absolu de la monarchie.
D'autre part l'histoire semble avoir été injuste à l’égard du connétable de Bourbon, qu'on a représenté comme un traître et qui n'est qu'un révolté. C'est l'explication de cette rébellion - et pour tout dire sa justification - que M. Ernest Montusès a écrite dans « Contre son Roi ».
Enfin ce drame historique s'est doublé d'un drame intime, les vieilles pierres de notre Château ducal ont été témoins d'un grand amour et le poète devait être tenté d'évoquer la douce figure de Suzanne.
1er Acte. - Une place du vieux Montluçon, en 1521. Des bourgeois et marchands s'y entretiennent, avec le langage truculent du Moyen-Age, des coutumes locales et des gens du Pays truands et ribaudes. Ils évoquent les guerres antérieures et s’indignent, étant « franc-bourgeois » de l'attitude des rois à l'égard de la ville. Des soldats reviennent d'Italie. Ils font le récit merveilleux du combat de géants de Marignan. Mais Antoine de Lyon, seigneur de Passat, officier grenetier, les fait arrêter par ses archers -et va les faire pendre comme faux-sauniers, quand Bourbon lui-même paraît et leur rend la liberté en mémoire des batailles gagnées ensemble.
Restés seuls, Bourbon confie à Antoine de Lyon son mécontentement de se voir remplacer par Lautrec, (frère de la maîtresse du roi François 1er au gouvernement de Milan.
2ème Acte. - La, chambre de la duchesse Suzanne. Une jeune fille, Yolande, chante aux pieds de la châtelaine un vieil air du pays. Le duc de Bourbon paraît. C'est entre les époux une scène d'amour touchante. Suzanne exhorte le connétable à renoncer aux honneurs, à rester auprès d'elle. Mais arrive Monnétaye des Forges qui rentre de la cour. Il conte les folles prodigalités de François 1er, et son récit réveille la colère dans l'âme de Bourbon. Juste à ce moment on annonce la mère du roi, Louise de Savoie. Elle est amoureuse du connétable malgré ta disproportion de leurs âges et vient le relancer à Montluçon.
3ème Acte. - Une salle du Château. Des pages s'amusent et les seigneurs se font des confidences allant et venant au milieu des préparatifs d'une grande fête en l'honneur de Madame Louise. La duchesse de Bourbon, indisposée, n'y paraît point. Et devant-le connétable et sa royale visiteuse, qui le comble de ses agaceries, le poète Blaise déclame des vers. Mais Suzanne, atteinte d'un mal étrange, peut-être empoisonnée, vient mourir dans les bras de son mari.
Louise de Savoie offre de nouveau son amour au Duc de Bourbon. Celui-ci, terrassé par la douleur, agacé de cette persistance, déconcerte brutalement l'espoir de Madame Louise qui, outragée, se redresse alors et menace le duc de lui enlever tous ses biens.
4ème Acte. - Le malheur aigrit le connétable. La haine du roi et de sa mère lui font craindre les pires représailles. Les seigneurs vont l'abandonner car la féodalité se meurt. Et devant l'antique et immense cheminée, Bourbon se laisse aller au découragement pendant qu'au loin sonne un glas. Mais ses amis lui prodiguent leur sympathie, les bourgeois de Montluçon viennent l'assurer de leur concours.
Alors Bourbon se lève, tant d'injustice l'ont indigné. Il se révolte, il tire son épée et comme le rideau tombe, il lance son défi.
Et maintenant c’est à nous deux, ô roi François !
Une lueur au seuil
Ce poème théâtral en un acte est écrit en 1915... Au coeur de l'abominable boucherie de 14-18, à la charnière des deux guerres qui n'en font qu'une, massacrant dans les offensives et le mouvement avant de massacrer dans la boue des tranchées, Montusès distille son aversion pour la guerre.
Un tapuscrit retrouvé dans le fonds documentaire de l'association ne mérite-t-il pas de ressortir de son placard l'année du centenaire de son écriture ?
Un tapuscrit retrouvé dans le fonds documentaire de l'association ne mérite-t-il pas de ressortir de son placard l'année du centenaire de son écriture ?
Présentation qu'en fait l'auteur en préambule :
La scène se passe dans un coin quelconque de l’Europe ensanglantée par la Grande Guerre.
Une église en ruines, au toit démoli par les obus ; des chaises entassés dans un coin et à droite, emplissant le transept, des matelas jetés à terre, sur lesquels gisent les blessés….
Une infirmière s’empresse auprès d’eux.
C’est le soir. Le soleil illumine vivement le christ nu d’un vitrail, dans le fond.
Puis, pendant l’acte la lumière s’atténue. La nuit vient.
Et l’action s’achève sous les rayons blancs de la lune, passant largement par le seuil.
La scène se passe dans un coin quelconque de l’Europe ensanglantée par la Grande Guerre.
Une église en ruines, au toit démoli par les obus ; des chaises entassés dans un coin et à droite, emplissant le transept, des matelas jetés à terre, sur lesquels gisent les blessés….
Une infirmière s’empresse auprès d’eux.
C’est le soir. Le soleil illumine vivement le christ nu d’un vitrail, dans le fond.
Puis, pendant l’acte la lumière s’atténue. La nuit vient.
Et l’action s’achève sous les rayons blancs de la lune, passant largement par le seuil.