1880 - 1927 : le temps de tant de vies !
Ernest -Jean SEMONSUT
Ernest Sémonsut est né à Montluçon le 4 avril 1880 et décède dans cette même ville le 9 novembre 1927. Il prit le pseudonyme de Montusès pour participer à la vie politique et littéraire. Ainsi, en 1902, il devint secrétaire adjoint du Parti Ouvrier Français et secrétaire de rédaction du journal Le socialiste de l'Allier. Elu conseiller municipal, il devient adjoint de 1908 à 1912. Gendre de Christophe Thivrier, c'est à son invitation que Jean Jaurès viendra à Montluçon et c'est chez lui qu'il résidera. Lors de la scission de 1921, il adhère au Parti Communiste dont il est considéré, pour l'Allier, comme un des pères fondateurs.
Instituteur, élu politique, auteur, romancier, poète, dramaturge, historien ou journaliste...
Ernest MONTUSES n'est-t-il pas le prototype accompli du Citoyen de la république contemporaine de Jean JAURES ?
Instituteur, élu politique, auteur, romancier, poète, dramaturge, historien ou journaliste...
Ernest MONTUSES n'est-t-il pas le prototype accompli du Citoyen de la république contemporaine de Jean JAURES ?
De son œuvre littéraire on retiendra notamment l'Age de fer (1914), ouvrage sur la condition ouvrière dans l'industrie métallurgique en pleine expansion à l'aube de la première guerre mondiale qui allait l'asservir à ses propres besoins.
Dans Les Cimes, roman publié dix ans plus tard, Montusès traite de la guerre qu'il n'a pas faite dans les pas de son héros qui en fut autrement écarté...
Dans Les Cimes, roman publié dix ans plus tard, Montusès traite de la guerre qu'il n'a pas faite dans les pas de son héros qui en fut autrement écarté...
L'écriture de Montusès empruntera aussi les formes de la poésie, des premiers tourments de sa jeunesse à l'écorché du paysage social de son temps ou aux douleurs de la guerre.
Il s'essaye aussi au théâtre avec "Contre son roi", une pièce en trois actes écrite en quelques mois et joué en 1913 une fois à Montluçon. Une lueur au seuil, autre morceau de dramaturgie, retracera les horreurs de la guerre dans l'intimité d'une ruine habitée de soldats mourants...
Toute encrée à l'idéal progressiste de Montusès, sa plume sera aussi celle du journaliste qui contribua très activement à quatre titres parus dans la région ; plus de 700 articles lui sont dus qui traitent d'une actualité tourmentée de multiples débats...
L'engagement politique de Montusès est aussi inscrit dans l'oeuvre qu'il consacra à son beau-père Christophe THIVRIER, le "Député en blouse" ainsi que quelques petits pamphlets dans les grands débats de son temps.
Il s'essaye aussi au théâtre avec "Contre son roi", une pièce en trois actes écrite en quelques mois et joué en 1913 une fois à Montluçon. Une lueur au seuil, autre morceau de dramaturgie, retracera les horreurs de la guerre dans l'intimité d'une ruine habitée de soldats mourants...
Toute encrée à l'idéal progressiste de Montusès, sa plume sera aussi celle du journaliste qui contribua très activement à quatre titres parus dans la région ; plus de 700 articles lui sont dus qui traitent d'une actualité tourmentée de multiples débats...
L'engagement politique de Montusès est aussi inscrit dans l'oeuvre qu'il consacra à son beau-père Christophe THIVRIER, le "Député en blouse" ainsi que quelques petits pamphlets dans les grands débats de son temps.
Extrait :
Lors de l’assassinat de Jaurès, Montusès écrivit que « c’est donc vers nous, organisés internationalement, que se tourne l’attention du monde. Nous n’avons rien à retrancher de nos déclarations de congrès. Nous ferons tout, calmement pour conjurer l’orage » Le Combat social, 2 août 1914. ...
Par la suite il dédicaça un poème à Jean Jaurès :
« À Jean Jaurès
Or, tandis qu’éblouis à contempler ton rêve
Tes yeux étaient fixés sur le vaste horizon
Et que, pour t’écouter, autour, on faisait trêve ;
Derrière toi, soudain, un rideau se soulève :
L’arme vient imposer silence à la raison.
Ainsi, la brute sait vaincre l’être qui pense ;
Le clair cerveau s’éteint d’un geste de la main ;
Le crime est le recours aisé de l’ignorance.
Vingt siècles de progrès ! et l’on revoit, en France,
Archimède égorgé par le soldat romain.
La foudre atteint surtout les hauts et puissants chênes
Dominant la forêt pour la mieux protéger.
De même, ô toi, Jaurès, toujours offert aux haines,
Dans l’orage gardant l’âme droite et sereine,
Tu tombes d’être grand en face du danger ! »
Lors de l’assassinat de Jaurès, Montusès écrivit que « c’est donc vers nous, organisés internationalement, que se tourne l’attention du monde. Nous n’avons rien à retrancher de nos déclarations de congrès. Nous ferons tout, calmement pour conjurer l’orage » Le Combat social, 2 août 1914. ...
Par la suite il dédicaça un poème à Jean Jaurès :
« À Jean Jaurès
Or, tandis qu’éblouis à contempler ton rêve
Tes yeux étaient fixés sur le vaste horizon
Et que, pour t’écouter, autour, on faisait trêve ;
Derrière toi, soudain, un rideau se soulève :
L’arme vient imposer silence à la raison.
Ainsi, la brute sait vaincre l’être qui pense ;
Le clair cerveau s’éteint d’un geste de la main ;
Le crime est le recours aisé de l’ignorance.
Vingt siècles de progrès ! et l’on revoit, en France,
Archimède égorgé par le soldat romain.
La foudre atteint surtout les hauts et puissants chênes
Dominant la forêt pour la mieux protéger.
De même, ô toi, Jaurès, toujours offert aux haines,
Dans l’orage gardant l’âme droite et sereine,
Tu tombes d’être grand en face du danger ! »